Promenade
C'est une si belle journée : la douceur printanière est là, le soleil brille. Me voilà déambulant dans notre village, puis dans la campagne, poussant le landau où tu dors paisiblement, ton papa à mes côtés. Les rayons du soleil chauffent doucement ta peau, et le vent léger caresse tes joues. C'est si doux, cet instant, c'est si parfait. On aimerait que cela ne se termine jamais. Ton papa et moi admirons la forêt en pleine reverdie, nous amusons des traces d'animaux dans les champs. Bientôt, tu les reconnaîtrais, toi aussi. Nous poursuivons notre tendre rêverie tous les trois. Ta grande soeur va bientôt revenir du centre équestre.
Soudain, un bruit me fait sursauter, je me tourne vers mon homme. C'est un ronflement. Tout disparaît instantanément : la campagne, le soleil, le landau... Même Toi, mon petit, tout petit pois.
Il est 2h, en plein milieu d'une nuit sans sommeil. Je me rappelle que ce sont désormais les anges qui ont le bonheur de te bercer pour l'éternité. Un jour peut-être, te retrouverai-je pour te cajoler à l'infini. Mais d'ici l'au-delà, ce dont je suis certaine, c'est que notre chagrin n'égale que l'amour que nous te portons à tout jamais, ton papa et moi. D'ici l'au-delà, ce sera à Toi, mon petit, tout petit pois, de veiller sur nous, tes parents, ta grande soeur, et toute ta famille qui t'attendait ici-bas. Nos coeurs et nos sens resteront à l'affût de ta présence dans nos vies, de ces petits signes que l'on apprendra à reconnaître, dès ce printemps, peut-être...