Pour 2016, maman balèze ?
Amis lecteurs bonjour !
En ce 16 janvier, je vous souhaite, ainsi qu'à vos trolls, une très belle année 2016. Des fous rires, de la complicité, de l'amour, de la compassion, de la patience, de l'imagination et bien sûr une santé en béton armé pour survivre face à vos monstres euh... pour garantir le bonheur dans votre foyer.
L'édition de ce billet correspond pour moi ce soir au besoin d'évacuer par l'écriture un moment difficile, même si je pense que bien des parents sont passés par ce type d'épisode, tout en le vivant sans doute différemment.
Ce soir, j'ai dit des choses horribles à Poulette. Je lui ai dit des choses que je regrette profondément, parce qu'elle m'a poussée à bout. Je regrette, car je n'ai pas su garder mon calme, moi, l'adulte, face à une enfant fatiguée, qui n'a certainement rien compris de tout ce que je lui ai asséné.
Ce soir, pour la première fois depuis bientôt 4 années - son anniversaire tombant tout juste dans 10 jours - j'ai couché ma fille le ventre pratiquement vide. Cette fois, je n'ai pas su faire de concession. Voilà plus de deux heures que le déroulement de la soirée défile dans ma tête. Que je me demande ce que j'ai pu faire ou manquer pour qu'une journée pourtant si belle tourne en un début de soir si laid. Que je "m'autoflagelle" en me disant qu'avec tout ce que je peux lire sur des manières de procéder bien plus douces et efficaces, je devrais savoir gérer ce type de débordement.
Mais je n'y arrive pas. Quand ma fille ne m'obéit pas, après un certain nombre de demandes au départ bienveillantes, bien que je sois consciente qu'elle n'est pas un chien et ne m'obéisse pas au doigt et à l'oeil, ça dégénère. Je sens une vague brûlante de rage qui monte, qui m'envahit (encore un peu et je pourrais écrire un mélodrame), au point que je ne suis presque plus maîtresse de mes gestes, de mon langage. Avec risque de submersion, de naufrage, comme ce soir.
Pour éviter la noyade, à part l'écriture, qu'ai-je pu faire ? Pleurer... Vider... La rage est partie. La culpabilité, elle, a jeté l'ancre pour un petit moment je pense...
Par ailleurs, je demande pardon à mes connaissances qui vont prochainement goûter aux bonheurs de la maternité, j'espère ne pas vous avoir démoralisées.
Pour méditer ce méfait, l'extrait musical du jour : Maurice Ravel, Concerto en Sol, Adagio assai.
Ravel - Concerto in G - Adagio assai (Argerich/Berlin)